Parcourir 500 kilomètres dans l’après midi en consommant moins de 5 litres d’essence : impossible ? Non. Mais un seul moyen de locomotion permet d’obtenir un tel résultat : le planeur.
Il permet même de faire beaucoup mieux, puisque le record du monde atteint 1 460 km. L’Allemagne, la Belgique et la France traversées sans escales, de Lubeck à Biarritz, en douze heures – et pour le prix de quelques minutes de remorquage par avion au départ.
Une performance de cet ordre est exceptionnelle ; mais il s’effectue chaque année, dans notre pays, plusieurs dizaines de vols supérieurs à 500 km et plusieurs centaines de plus de 300 km. Au total, les vélivoles français parcourent environ 1 500 000 kilomètres par an.
Pourquoi ? Pour le sport. Car c’est du sport, croyez-le bien. Un vol de distance en planeur, ce n’est pas une simple promenade,qu’il s’agisse de partir en ligne droite vers un but lointain ou de boucler à la plus grande vitesse possible un aller retour ou un circuit triangulaire. En effet il faut tout à la fois :
- Se maintenir en l’air, ce qui est évidement l’essentiel. Et comme le planeur, démuni de tout moyen de propulsion, ne peut que descendre par rapport à l’air, il faut trouver des endroits où l’air monte suffisamment pour soutenir et même lui faire prendre de l’altitude. Ces ascendances heureusement ne manques pas, qu’elles soient dues à l’échauffement du sol par le rayonnement solaire ou à la déflexion du vent frappant un relief ; elles n’ont qu’un défaut : celui d’être invisible…les détecter,et les utiliser avec profit n’est pas toujours chose facile.
- Avancer et vite. Même en dehors des épreuves de concours, basées généralement sur la vitesse, celle-ci et une nécessité si l’on veut aller loin, vu la durée limitée de l’ensoleillement.
Le vol à voile est un sport individuel qui débute par l’apprentissage du pilotage en planeur biplace avant d’en venir au vol à voile proprement dit, en utilisant au mieux les conditions aérologiques. Mais c’est également une activité de groupe, au sol : entretien du matériel pendant les mois d’hiver, puis travail de piste dès les premiers vols et dépannage des planeurs.
Le vol à voile peut se pratiquer dès l’âge de 15 ans, dans des conditions financières assez favorables.
Nous souhaitons pouvoir partager avec vous le plaisir toujours renouvelé de la difficulté surmontée, la poésie du vol silencieux, le contact étroit avec la nature…
Bref, tout ce qui fait du vol à voile, même pratiqué sans esprit de compétition, une incomparable activité de détente.
Bruno MORIN (1983)
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