Le rôle des différents indices physiologiques dans les processus d'identification émotionnelle est à l'origine d'un débat historique qui n'est pas encore actuellement tranché. Ce débat s'organise autour de deux points de vue théoriques opposés, celui de W. JAMES et C. LANGE d'une part et celui de W.B. CANNON d'autre part.
W. JAMES est à l'origine de la "théorie périphérique de l'émotion" (1884).
Pour cet auteur, "les changements corporels suivent directement la perception de l'événement excitant, et la perception de ces changements est l'émotion". Ainsi, la perception émotionnelle serait basée sur la perception des modifications corporelles, des mouvements et des réactions physiologiques. Chaque type d'émotion s'appuyant sur un ensemble physiologique particulier, ce serait les réactions périphériques qui différencieraient les émotions.
De nombreux travaux contestent cette théorie des émotions. Un premier argument s’appuie sur la faible spécificité des réponses physiologiques (ex. rythme cardiaque) contrastant avec la grande richesse et la grande diversité des émotions. De même les personnes souffrant d’une déconnection médullaire (et donc d’une absence de transmission de la réponse périphérique au cerveau) ne peuvent percevoir de sensation mais ont néanmoins leurs émotions conservées.
Selon W.B. CANNON (1927), le point de départ de l'émotion est central.
Le stimulus provoquant une émotion active le thalamus qui envoie des informations au cortex et aux structures limbiques conduisant simultanément : à la stimulation viscérale, à l’activation motrice et à l’activation des régions préfrontales et cingulaires associées à la conscience émotionnelle.
Pour résumer, on pourrait dire que pour W. JAMES "on a peur parce qu'on fuit", alors que pour W.B. CANNON "on fuit parce qu'on a peur".
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